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ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : Commemoration des massacres du 8 mai 1945.



loulou ange
11-08-2013, ÈÊæÞíÊ ÛÑíäíÊÔ 05:41 AM
Commémoration des massacres de 8 mai 1945 Projection du film «Les massacres de Sétif, Un certain 8 mai 1945» de Mahdi LALLAOUI, suivie d’une rencontre-débat avec la participation des historiens Lynda AMIRI, Jean-Louis PLANCHE et Gilles MANCERON ainsi que le réalisateur Mahdi LALLAOUI 8 mai 1945 : La guerre mondiale prend fin, un drame commence en Algérie Par Gilles manceron, historien En France et en Algérie, les rues et les places du8 mai 1945 ne célèbrent pas la même chose. La date est célébrée en France comme celle de la fin de l’horreur de la Seconde guerre mondiale. En Algérie, c’est celle de la répression sanglante du Nord-Constantinois qui a annoncé que le droit à l’indépendance ne pourrait être obtenu que par les armes.

Ce jour là, l’Algérie se trouva en décalage avec le reste du monde. La répression à l’oeuvre dans la région de Sétif, Guelma et Kherrata la priva de la possibilité de partager la joie qui éclatait en Europe et dans le monde à la nouvelle del’effondrement du nazisme. Au contraire, elleentra dans la tragédie. Et son drame n’occupa quequelques lignes mal informées dans une pressemondiale qui regardait ailleurs et baignait dansl’euphorie de la victoire. L’ampleur et la gravitédes violences ne furent pas perçues. Pourtant, le drame bouleversera de fond en comble le destin de l’Algérie.

Le 8 mai 45 a accéléré la marche vers l’indépendance et il a représenté un jalon essentiel dans l’histoire du mouvement national algérien. Alors que, sur tous les continents, on célébrait dans la joie l’écrasement du nazisme, l’idéologie raciste survivait dans sa variante coloniale.



Et elle se montra capable, à nouveau, de crimes contre l’Humanité. Ce furent des dizaines de milliers de victimes dans la population civile dela région la plus peuplée de l’Est de l’Algérie, en contradiction totale avec le vent de liberté qui soufflait sur le monde. Au moment où les dirigeants britanniques prenaient acte de la décolonisation en négociant les indépendances dans le cadre du Commonwealth, la France restait prisonnière de son idéologie coloniale.





La Charte de San Francisco venait de proclamer solennellement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les Algériens voulaient participer pacifiquement aux manifestations de la victoire, avec leurs insignes, drapeaux et banderoles. A Sétif et Guelma, leurs porteurs furent assassinés. Ce fut le point de départ d’actes sanglants contre des Européens, parfois frappés au hasard par une foule affolée et mal encadrée. Puis ensuite des représailles
massives qui suivirent, du fait de la police, de l’armée et des milices de colons armés. Les données historiques les plus fiables indiquent qu’il y eut autour de 20 000 victimes algériennes ainsi qu’une centaine d’Européens tués. Dans les villages des environs, les hommes de tous âges ont été emmenés dans des camions pour être mitraillés, notamment au bord des gorges de Kherrata où leurs corps ont été ensuite précipités. Pendant plusieurs semaines, des militaires et des miliciens français ont tiré vue sur les passants, dans les rues et sur les routes. L’artillerie, l’aviation et les navires de guerre ont bombardé les hameaux.

Des soldats algériens de retour d’Europe où ils s’étaient couverts de gloire dans les batailles comme Monte Cassino, y découvriront les corps calcinés de leurs parents. Les fours à chaux d’Héliopolis, sur la route de Guelma à Skikda, servirent à faire disparaître des cadavres. Les horreurs d’Oradour-sur-Glane (le massacre des villageois, 800 hommes, femmes et enfants français par un détachement de SS nazis en juin 1944) qui avaient bouleversé l’opinion française ont été multipliées alors dans l’Est- Constantinois sur une plus grande échelle. L’évènement était déjà à craindre en Algérie depuis les premiers mois de l’année 1945, à travers les déclarations provocatrices des représentants de la grosse colonisation, excollaborateurs du régime de Vichy, devenus depuis le débarquement anglo-américain de novembre 1942 de plus en plus inquiets de la montée inédite de la revendication patriotique algérienne.

Ils étaient rejoints dans leur aveuglement par une partie des responsables de la Résistance en Algérie, avec qui ils partageaient l’attachement à l’empire colonial. Après Mai 1945, le général Duval qui dirigea les semaines de répression impitoyable, en rendit compte à son gouvernement en énonçant l’avertissement suivant, qui était sans qu’il le sache une vraie prophétie: « Je vous ai assuré la paix pour dix ans ». Il ne s’est pas trompé de beaucoup. Neuf ans plus tard, le 1er Novembre 54, étaient tirées les premières balles de la guerre d’indépendance algérienne. Deux ans après Mai 1945, un congrès clandestin du PPA (Parti du peuple algérien) avait décidé la création de l’OS (Organisation Spéciale) paramilitaire.
L’alternative du soulèvement armé devenait de plus en plus incontournable. La victoire vietnamienne de Dien Bien Phu, le 8 mai 1954 — coïncidence symbolique — fut accueillie par la population algérienne comme un appel au combat libérateur qui commença cinq mois plus tard. La France a du mal à regarder en face cette page de son passé.

Mais des mouvements contradictoires se manifestent dans l’opinion, qui montrent que le pays se trouve, sur cette question, à la croisée des chemins. Affronter ce passé n’est pas seulement une question qui intéresse les historiens, c’est une question qui concerne aussi le présent et l’avenir de toute la société. Tout indique qu’elle se demande si elle doit se situer dans la continuité de ce passé, ou en rupture avec lui. C’est durant la colonisation des XIXe et XXe siècles qu’on a placé les « races humaines » sur une sorte d’échelle hiérarchique en fonction de leur niveau supposé de « civilisation ». Les mentalités forgées durant l’époque coloniale, les représentations qu’elle a encouragées et sur lesquelles elle s’est appuyée n’ont pas disparu du jour au lendemain. La société française vit un moment où le détour par ce passé est pour elle un passage obligé pour répondre à un certain nombre de questions sur son présent. La responsabilité des historiens est d’apporter l’éclairage de leur discipline, avec toute la rigueur qui la caractérise et en évitant toute instrumentalisation ou description simpliste du passé.




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