loulou ange
11-06-2013, ÈÊæÞíÊ ÛÑíäíÊÔ 08:09 AM
Les rhinocéros
La scène se passe en Afrique orientale, dans l’un des Parcs Royaux du Kenya, « ces
réserves où les lois d’une vigueur extrême protègent les bêtes sauvages dans toutes les formes de
vie ». Bullit, l’administrateur du Parc, fait visiter à l’auteur, romancier et reporter contemporain,
l’immense réserve dont il est responsable. A bord de la voiture se trouvent également Patricia, la
fille de Bullit, et deux gardes : les « rangers ».
Trois rhinocéros épiaient la voiture sans bouger. Alors Bullit se mit à tourner autour des
trois bêtes. Et, à chaque tour, il réduisait un peu le cercle.
Le premier des monstres se releva pesamment. Puis le second, puis le dernier. Ils
s’accotèrent croupe contre croupe, le corps orienté chacun dans une direction différente. Ils
étaient d’une matière si brute et d’une forme si primitive qu’ils semblaient faits de blocs grisâtres,
fendillés de crevasses, taillés et ajustés au hasard, dans les derniers instants de la création.
Les rhinocéros tournaient leur tête horrible et cornue en tous sens. Leurs yeux étroits et
obliques entre de lourds plis de peau ne nous quittaient plus.
… Bullit avait rétréci encore le rayon de sa ronde autour du groupe d’apocalypse. La
distance entre les rhinocéros et nous s’amenuisait toujours.
- Regardez ! cria Patricia… Il va charger.
Sa voix retentissait encore que la bête fonça.
La stupeur m’interdit tout autre sentiment. Je n’aurais jamais cru qu’une telle masse et portée par
des pattes si courtes et difformes fût capable de cette détende subite et de cette vélocité. Mais
Bullit était sur ses gardes. Il donna le coup d’accélérateur et le coup de volant qu’il fallait.
Pourtant, la bête lancée comme par une catapulte manqua de si près notre voiture découverte que
j’entendis son chuintement furieux. Eus-je peur alors ? Comment le saurais-je ? Tout était si
rapide et mouvant et saccadé. Les deux autres rhinocéros chargèrent à leur tour. Entre ces fronts
baissés de monstres, la Land Rover virait sur une aile, reculait, tournoyait, bondissait. Une
défaillance du moteur, une fausse manoeuvre et nous étions transpercés, éventrés, empalés par les
cornes tranchantes. Mais Bullit menait le jeu avec tant d’assurance ! Les rangers hurlaient avec
tant d’allégresse ! Et Patricia riait si bien, de ce rire merveilleux, cristallin, qui, dans les cirques,
monte des travées d’enfants comme un carillon de joie…
Les bêtes se fatiguèrent plus vite que la machine. L’un après l’autre, les rhinocéros
abandonnèrent l’attaque.
Joseph KESSEL (Le lion), Gallimard, édit.
Questions :
I- Compréhension : (12pts)
1- Expliquez le sens du verbe « épier ». Que nous apprend ce verbe sur l’attitude des
rhinocéros ?
2- Que signifie « taillés et ajustés au hasard dans les derniers instants de la création ».
Choisissez la réponse qui convient parmi les propositions qui suivent :
- que ces animaux ne sont pas réels, ils ont été fabriqués ;
- que ces animaux ont été « bâclés », en quelque sorte par le créateur à la fin du 7ème jour ?
- que ces animaux ont été blessés par des individus sans scrupules.
3- Relevez les détails qui montrent que les rhinocéros sont inquiets.
4- La stupeur, la peur. Définissez ces deux sensations.
5- « Il va charger », donnez 2 synonymes de ce verbe.
6- Qu’est-ce que « l’allégresse » ?
7- L’auteur a –t-il eu vraiment peur ? Pourquoi ?
8- Relevez les comparaisons et les métaphores expressives.
II- Production écrite : (8pts)
Sujet :
Imaginez une autre fin à ce récit
https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash4/482113_236967293114455_1193518507_n.png (http://www.dzbatna.com)
©ÇáãÔÇÑßÇÊ ÇáãäÔæÑÉ ÊÚÈÑ Úä æÌåÉ äÙÑ ÕÇÍÈåÇ ÝÞØ¡ æáÇ ÊõÚÈøÑ ÈÃí Ôßá ãä ÇáÃÔßÇá Úä æÌåÉ äÙÑ ÅÏÇÑÉ ÇáãäÊÏì (http://www.dzbatna.com)©
La scène se passe en Afrique orientale, dans l’un des Parcs Royaux du Kenya, « ces
réserves où les lois d’une vigueur extrême protègent les bêtes sauvages dans toutes les formes de
vie ». Bullit, l’administrateur du Parc, fait visiter à l’auteur, romancier et reporter contemporain,
l’immense réserve dont il est responsable. A bord de la voiture se trouvent également Patricia, la
fille de Bullit, et deux gardes : les « rangers ».
Trois rhinocéros épiaient la voiture sans bouger. Alors Bullit se mit à tourner autour des
trois bêtes. Et, à chaque tour, il réduisait un peu le cercle.
Le premier des monstres se releva pesamment. Puis le second, puis le dernier. Ils
s’accotèrent croupe contre croupe, le corps orienté chacun dans une direction différente. Ils
étaient d’une matière si brute et d’une forme si primitive qu’ils semblaient faits de blocs grisâtres,
fendillés de crevasses, taillés et ajustés au hasard, dans les derniers instants de la création.
Les rhinocéros tournaient leur tête horrible et cornue en tous sens. Leurs yeux étroits et
obliques entre de lourds plis de peau ne nous quittaient plus.
… Bullit avait rétréci encore le rayon de sa ronde autour du groupe d’apocalypse. La
distance entre les rhinocéros et nous s’amenuisait toujours.
- Regardez ! cria Patricia… Il va charger.
Sa voix retentissait encore que la bête fonça.
La stupeur m’interdit tout autre sentiment. Je n’aurais jamais cru qu’une telle masse et portée par
des pattes si courtes et difformes fût capable de cette détende subite et de cette vélocité. Mais
Bullit était sur ses gardes. Il donna le coup d’accélérateur et le coup de volant qu’il fallait.
Pourtant, la bête lancée comme par une catapulte manqua de si près notre voiture découverte que
j’entendis son chuintement furieux. Eus-je peur alors ? Comment le saurais-je ? Tout était si
rapide et mouvant et saccadé. Les deux autres rhinocéros chargèrent à leur tour. Entre ces fronts
baissés de monstres, la Land Rover virait sur une aile, reculait, tournoyait, bondissait. Une
défaillance du moteur, une fausse manoeuvre et nous étions transpercés, éventrés, empalés par les
cornes tranchantes. Mais Bullit menait le jeu avec tant d’assurance ! Les rangers hurlaient avec
tant d’allégresse ! Et Patricia riait si bien, de ce rire merveilleux, cristallin, qui, dans les cirques,
monte des travées d’enfants comme un carillon de joie…
Les bêtes se fatiguèrent plus vite que la machine. L’un après l’autre, les rhinocéros
abandonnèrent l’attaque.
Joseph KESSEL (Le lion), Gallimard, édit.
Questions :
I- Compréhension : (12pts)
1- Expliquez le sens du verbe « épier ». Que nous apprend ce verbe sur l’attitude des
rhinocéros ?
2- Que signifie « taillés et ajustés au hasard dans les derniers instants de la création ».
Choisissez la réponse qui convient parmi les propositions qui suivent :
- que ces animaux ne sont pas réels, ils ont été fabriqués ;
- que ces animaux ont été « bâclés », en quelque sorte par le créateur à la fin du 7ème jour ?
- que ces animaux ont été blessés par des individus sans scrupules.
3- Relevez les détails qui montrent que les rhinocéros sont inquiets.
4- La stupeur, la peur. Définissez ces deux sensations.
5- « Il va charger », donnez 2 synonymes de ce verbe.
6- Qu’est-ce que « l’allégresse » ?
7- L’auteur a –t-il eu vraiment peur ? Pourquoi ?
8- Relevez les comparaisons et les métaphores expressives.
II- Production écrite : (8pts)
Sujet :
Imaginez une autre fin à ce récit
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