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ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : | äãÇÐÌ [Récit De Voyage] Ýí ÝÞÑÇÊ ÇááÛÉ ÇáãÇÏÉ ÇáÝÑäÓíÉ |



linnou
11-05-2013, ÈÊæÞíÊ ÛÑíäíÊÔ 12:12 AM
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ÇáÊí ãÚÙãåÇ Êßæä Íæá Les Récit De Voyage

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Alger, 15 nov 2014

Arrivée le soir à Alger dans un déluge de drapeaux et de klaxons. Après plusieurs heures d'embouteillages, je vois enfin la capitale, incendiée. Deux jours auparavant au Caire, des supporters se sont fait tabassés ainsi que des joueurs, l'Algérie entière est en état de siège et maudit ces traitres de pharaons! D'un seul coup, plus rien ne compte que laver cet affront en gagnant le prochain match contre l'Egypte, dans 2 jours à Karthoum... un match de qualification au mondial dont l'enjeu dépasse largement la fierté nationale.. si l'Algérie perd c'est la déclaration de guerre!


Train express Alger-Oran. En 5 heures et 2 arrêts, voyage ennuyeux et sans interêt. L'omnibus avec ses nombreux arrêts campagnards doit être plus excitant. On verra sur la route du sud les travaux de réaménagement de l'ancienne ligne de chemin de fer pleine de rêve et d'aventure qui traversait le sud-oranais et la Saoura jusqu'à Béchar... dans deux ans inch allah!


Escale à Oran, le temps d'humer la pêcherie. La cathédrale a été réhabilitée en bibliothèque... et la synagogue en mosquée! A Oran, tout change, tout se confond juifs,espagnols, turcs, francais.. L'ambiance est au foot..je reviendrai un jour pour sentir l'âme de Wahran "la radieuse" , au son des cheikha et des flutes dans un cabaret "shioukh" de la corniche..Pour l'instant il faut partir vers le sud



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Ain Sefra, 17 nov






Arrivée à Ain Sefra après une route très longue et jonchée d'ordures, de 9:00 a 17h30.. Qu'il devait etre beau pourtant ce paysage des hauts plateaux du Mascara, il y a cent ans! Couru la haute dune derrière l'hotel pour attraper juste a temps le rouge sang du soleil qui coule derrière le jbel, seule vision réconfortante de cette journée. J'ai 39 ans.











Lever tres tôt pour chercher le cimetière musulman où repose ma sombre heroine. Au milieu de toutes ces tombes, je tourne pendant presque une heure, décourageant de trouver la sienne parmi ces inscriptions frustres en arabe et maudissant ma sottise. Un ange en survêtement monté à dos d'âne apparait devant les remparts et soudainement je la vois: au coeur du cimetière, une grande stelle blanche repose sur un tapis de mauvaises herbes, grosse comme le nez. Je me retrouve là, un peu genée, peu incline aux conversations d'outre-tombe.. je me *******e de m'asseoir et d'écouter en silence la grande dune fauve, frissonnant dans le petit matin, infiniment heureuse de ce moment partagé.









Couru pour attraper de justesse le départ de nos 4x4.tout le monde pensait que je dormais!Détour par le centre-ville et le café arabe où les hommes bonenfants se prêtent en riant à la scéance photos de ces dames. Un jeune viendra apporter l'élément essentiel qui manquait à une bonne photo: le drapeau, accompagné d'un "viva l'Algérie!"crié à l'unisson!




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Taghit, 19 nov


Au beau milieu des dunes, on entend longtemps résonner les cris de joie et les youyous .. Femmes, vieillards, toute l'Algérie est dehors pour crier sa victoire sur l'offenseur et sa qualification au mondial, ouf! Après le pont aérien gratuit et les millions dépensés pour envoyer les supporters au Soudan, on se dit "hamdulilahi" On est tous *******s d'avoir assisté à ce moment de liesse populaire ..mais l'euphorie nationaliste met mal à l'aise à la longue ..car personne n'est dupe que le grand gagnant du match ce ne sont pas les algériens mais le gouvernement, aghh! Et les propos xénophobes de part et d'autre sont le triste résultat d'un sport de récupération politique.D'ailleurs on a croisé un groupe d'ingénieurs égyptiens travaillant à Taghit, ils s'étaient réfugiés à l'hôtel depuisles évènements.. heureusement pour eux, l'Egypte a perdu!






Le long de l'oued Saoura baigné de pluie, les chapelets d'oasis s'égrenent plus belles les unes que les autres. Nous sommes à la lisière du grand erg occidental, ce massif de dunes gigantesques qui ourle l'horizon et abreuve nos esprits de rêves les plus fous! Très peu de chameaux, nous ne croisons que des camions de moutons acheminés pour l'Aid, et quelques bergers. Le Maroc est très proche, mais a l'air complètement inacessible. Barrages, barbelés, mines...ce désert là est bien trop developpé, il faut aller au sud, toujours plus au sud....


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Beni Abbes, 21 nov






Lever du soleil sur Beni Abbes. Charmant bourg du Sahara où déambulent à l'ombre des maisons les silhouettes blanches des oasiens.Promenade à travers le ksar et la palmeraie qui me mène au bord d'une piscine turquoise où quelques jeunes boivent du thé paisiblement. Oui, le calme enfin, et quelques instants de douces inactions avant de reprendre la route!


Détour par la petite chapelle de Charles De Foucauld, illustre inconnu pour les japonais, que je me depêche de présenter, pour une fois, sans rechigner. Plus que le Père, c'est l'homme que j'aime, anti-conformiste et de la race des grands explorateurs, avec une foi aussi vaste que le désert, aussi forte que celle des touaregs qu'ils cotoient et qu'ils ne cherchent nullement à convertir. Manque de temps, pour penser, méditer, mais c'est le prix à payer pour ce voyage "de repérage"où je me suis invitée..








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Timimoun, 22 nov





Magnifique palmeraie d'émeraude qui aspire les lueurs pâles des dunes rougissantes .. Timimoun est à la hauteur de sa réputation, luxuriante et océane. Nous sommes dans le Gourara, immense région de ce grand territoire de l'Algérie, à cheval entre le Touat, la Tademait, la Tidjiket, où sont posées un trio d'oasis aux murs rouges, sur l'ancienne route des esclaves, et qui ont gardé le style ravissant de l'architecture soudanaise. Adrar, In Salah, et la plus flamboyante, Timimoun.



Déambulation labyrinthique dans le ksar qui s'éveille doucement dans les teintes vermeilles du levant. J'aurais pu rester des heures à errer dans ces couloirs terreux, échangeant quelques salutations, m'imprégnant un peu du quotidien de la cité des haratins. Dans ce coin de Sahara, tout m'est familier et en même temps inconnu. Le parler d'abord, mélange d'arabe et de berbère zenète, la musique et la danse, empreints de l'islam fraternel des zaouias et des marabouts. Le lendemain, mon voeu est exaucé, et je m'échappe avec Ahmed, "l'ami d'un ami", vers un ksar à 80km de là, où on fête un saint au son du baroud! Après une piste chaotique dans le 4x4 brinquebalant, on arrive dans une petite oasis à peine éclairée par quelques néons. Enveloppée dans mon burnous, je frissonne de plaisir en me glissant dans les ruelles à la suite des pélerins qui marchent lentement vers la fête. Dans la nuit étoilée, une grande place sablonneuse au pied de quelques palmiers dattiers surmontée d'un terre-plein où se tiennent les femmes spectatrices. Dans l'arène, des centaines de silhouettes blanches se meuvent dans un étrange ballet, fusil à l'épaule ou à la main, le visage baigné d'extase, formant un grand cercle qui tourne de droite à gauche, s'élargissant ou se rétrecissant au gré des musiciens qui au centre battent la mesure. Nous nous tenons debout, écrasé contre le mur derrière les danseurs qui pas à pas tournent en se répondant d'un bout à l'autre par des psaumes, répétitifs, enivrants. Parfois, un geste brusque fait dévier le cercle, mais se faire piétiner n'est rien par rapport au coup dans les tympans.. Après un temps figé dans l'éternité de ces chants mystiques, le signal se fait attendre, le rythme s'accélère, la foule est en transe.. mon coeur bat à toute allure, j'ai des sueurs froides..enfin les danseurs lèvent leur arme et d'un geste souple tirent sur la gachette= PAH! un nuage de poudre monte dans la nuit puis très vite le cercle se disperse dans les ruelles de l'oasis. Il parait que la poudre libère des pechés! Nuit de rêve. Calfeutrés dans l'anonymat des burnous, nous marchons longuement à travers la palmeraie au son du ruissellement des foggaras. Soudain une forteresse en ruine apparait, irréelle et magique sous les milliers d'étoiles, surplombant l'oasis comme un chateau flottant dans le ciel noir... le ksar d(où ripostaient les oasiens à l'approche des nomades pillards .Il est très tard quand nous revenons vers la zaouia où sur le sable dorment pêle mêle les pélerins roulés dans leur burnous. Panne de batterie et pneu crevé..on doit réveiller 2 pauvres bougres pour aider à pousser le rafiot! la solidarité ici est une question de bon sens .. celui qui aide sait qu'un jour il sera aussi secouru.




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Guardaia, 24 nov Arrivée à Guardaia vers midi, dans la blancheur immaculée des vieilles maisons mzabites. Visite de Beni Isguen la pieuse, plus rigoureuse que jamais envers les touristes et les appareils photos! La ville sainte respire pourtant le bien-être et je me delecte de quelques sourires charmants échangés avec l'oeil cyclope et malicieux des femmes, drapées dans leur long drap blanc informe, imaginant leur vie secrète et romantique à l'abri des regards, à guetter l'amour derrière les jalousies, échangeant les potins entre femmes à travers les multiples terrasses à même hauteur...les "1m40 de civilisation", l'harmonie de l'urbanisation qui a tant inspiré André Ravéreau et Le corbusier.. La maison mzabite est un espace délicieux, épuré et ludique, sobre et lumineuse, elle contient de nombreuses pièces secrètes, petites niches aux arcs voutés qu'éclaire somptueusement un rai de soleil. Le mystère de la civilisation mzbite que l'etranger ne peut pénetrer que par un infime trou percé dans la serrure, un oeil cyclope de femme..le toucher c'est toucher une partie de l'Islam dans ce qu'il a de pire et de meilleur. Comprendre l'inexplicable, oublier tous les à priori, se *******er de décrire, voilà une tâche à laquelle on doit s'ateler si on veut parler du Mzab de l'intérieur!


Pour ma part, j'aurais voulu passer l'Aid entre ces murs millénaires, dans la ferveur ascétique des kharédjites mais le sort en décida autrement et je me retrouvai à Alger, non sans avoir passé la dernière soirée à danser avec le gardien de nuit pour inaugurer mon nouveau boubou.


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